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Tunisie : Boycotter ou ne pas boycotter le référendum, les scénarios possibles

Explication claire et nette des scénarios possibles : boycott ou participation au référendum. A lire attentivement.

Par Slim Laghmani Mardi 21 Juin 2022.

Boycott ou participation ?

I. Boycott ?

1. Le Oui l’emporte.

2. Ceux qui ont boycotté ne pourront pas se prévaloir du taux de participation aussi faible qu’il puisse être, puisqu’ils n’on pas participé et que, donc, ils sont eux-mêmes responsables de l’éventuelle faiblesse de ce taux.

3. La nouvelle Constitution entrera en vigueur et le temps accomplira son œuvre à moins que les partisans du boycott n’envisagent une autre manière d’y mettre un terme.

II. Participation ?

1. Le OUI l’emporte à un taux de participation supérieur à plus de 50 pour cent des inscrits et plus de 50 pour cent des votants : une nouvelle légitimité constitutionnelle s’installe, juridiquement incontestable.

2. Le OUI l’emporte à un taux de participation inférieur à 50 pour cent des inscrits et un nombre de voix inférieur au nombre de voix obtenu par le chef de l’Etat aux élections présidentielles de 2019, la légitimité du chef de l’Etat sera lourdement affaiblie, mais il continuera son chemin.

3. Si le NON l’emporte, quels en seront les effets ?

– Le chef de l’Etat perd toute légitimité et sera politiquement (non pas juridiquement) contraint de démissionner.

– Retour à la Constitution de 2014 et fin de l’état d’exception, cela est évident.

– Retour la situation antérieure au 25 juillet ? Cela dépend :

– si le non l’emporte grâce aux voix deجبهة الخلاص (« le front du salut », le salut de qui ?), oui, or CEUX-CI ONT OFFICIELLEMENT OPTÉ POUR LE BOYCOTT, donc ils ne pourront pas exiger le retour au statut quo ante puisque la victoire du NON ne leur devra rien.

– si le NON l’emporte grâce aux voix de ceux qui, tout refusant le processus engagé à la fin du mois d’août 2021, refusent de revenir à la situation d’avant le 25 juillet, des élections législatives (et éventuellement présidentielles) anticipées devront être organisées conformément aux dispositions de la Constitution de 2014 et sur la base d’une loi électorale qu’ils proposeront.

– Donc, à ceux qui, tout en refusant le processus engagé à la fin du mois d’août 2021, refusent de revenir à la situation d’avant le 25 juillet, réfléchissez à 2 fois avant de décider le boycott.

III. L’ISIE

Ni avec l’ISIE actuelle, ni avec celles qui l’ont précédées il n’y a eu ni il y aura de bourrage d’urne. Ma conviction, je ne demande à personne de la partager, est que la composition de l’ISIE actuelle est meilleure de celle qui l’a précédée. »

#Tunisie#Referendum

Tunisie : Le peuple veut …un dictateur !

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Depuis le coup d’Etat annoncé par le président de la République le 25 juillet 2021, les transgressions à l’égard de la constitution, des lois et des libertés se multiplient. Ce matin, le député Anouar Benchahed du bloc démocrate, a été interdit de voyage en France pour retrouver sa famille. Pourtant, aucune plainte ou accusation n’a été émise par la justice à son encontre. Ceci pourrait signifier peut-être que le ministère de l’Intérieur a donné des instructions pour empêcher tout parlementaire de quitter le pays, qu’il soit poursuivi en justice ou pas et ceci n’est que la énième mesure arbitraire et liberticide imputée à « l’état d’exception » que nous subissons depuis 21 jours déjà…

La liberté de mouvement est ainsi limitée et nous ne savons pas qu’elles sont les catégories ou les personnes concernées par ces mesures que nous découvrons au fur et à mesure que les militaires se déploient dans le pays. On présume, on avance des théories et on croit à la version qui nous convient. Pour certains, ceci est nécessaire car la situation est critique et que nous sommes sous état d’urgence. Beaucoup de Tunisiens acceptent cela et justifient même ces injustices pour je ne sais quelle raison, ignorant les droits fondamentaux de chacun, notamment la plus précieuse, celle de la présomption d’innocence.

Nous vivons depuis le 25 juillet dans un Etat de non droit et même Mohamed Abbou, le politicien Monsieur Propre de la Tunisie, soutient entièrement Kais Said affirmant que l’article 80 est respecté alors qu’il sait pertinemment que cela n’est pas vrai et que nous vivons hors du cadre de la Constitution comme l’a confirmé Bassem Trifi, SG de la LTDH ou le professeur de Kais Said même, Yadh Ben Achour.

Sur radio mosaique FM, M.Abbou a mentionné à nouveau la constitution de 1959 et l’exemple de la cinquième république pour justifier les mesures de l’article 80, répétant mot pour mot le plan du putsch dans la lettre du 13 mai, révélée par Middle East Eye le 24 mai dernier. Comment expliquer cette date du 13 mai qui coÏncide avec celle du coup d’Etat du Groupe de sept, (une  alliance anti-indépendantiste d’extrême droite fr) le 13 mai 1958 en France, un coup décidé à l’issue de la manifestation organisée par le général Raoul Salan en hommage aux trois prisonniers français exécutés par le FLN en … Tunisie » ! Disons que c’est une coïncidence.

En fouillant un peu au sujet de cette fameuse lettre que j’avais complètement ignorée au début croyant à un canular, je suis tombée sur l’article du journaliste Mohamed Haddad, qui a tenté de découvrir son origine. Il y démontre qu’elle vient d’un certain Oualid Balti, un ex Courant démocratique. Ce qui est amusant c’est que ce dernier connait bien Mohamed Abbou. Coïncidences ? « Quand je lui ai téléphoné et annoncé la raison de mon appel, il n’a pas été surpris » m’a dit le journaliste. Je suis également revenue vers M. Abbou pour avoir des explications et dès que j’en ai parlé, il a de suite démenti tout son contenu et il a aussi minimisé le rôle présumé de M. Balti dans cette affaire… Comment peut-il en être si sûr ? Comment peut-il démentir le contenu de la lettre alors qu’il sait que c’est bel et bien le plan en cours d’exécution ?

Dans tous les cas, l’ex Monsieur propre du gouvernement, ne cesse de faire des apparitions médiatiques pour appuyer son soutien total à Kais Said jouant les « vulgarisateurs » des actions hors constitution du président. Pour lui, il n’y avait pas d’autres choix. Il est même allé plus loin justifiant les atteintes à la liberté en rappelant aux Tunisiens que nous vivions dans un contexte particulier et qu’il faudrait de ce fait se montrer compréhensifs et patients. Autrement dit, nous devons accepter toutes les transgressions et ce dans le but de faciliter la purge en cours contre les « présumés corrompus » en recourant à la résidence surveillée d’une manière abusive, aux procès de civils devant les tribunaux militaires, en interdisant certains de voyager sans aucune assise juridique… Actuellement, c’est bien la justice militaire en effet qui est au-devant …

Aujourd’hui, à l’entrée du parlement, un tank militaire bloque l’accès, des militaires ont été nommés à de hautes fonctions,…A vrai dire, nous vivons une période assez trouble et ce président, en qui j’ai cru un moment, s’est avéré malheureusement un homme de propagande, aimant parler seul face à ses invités, étalant à chaque fois son savoir immense ou s’énervant subitement et insultant les méchants riches et corrompus, alimentant ainsi le discours de haine. Depuis le 25 juillet aussi, on entend et on ne voit que lui dans les médias, sur la page de la présidence, et un peu partout… Face à lui, les hommes tremblent et chacun a peur de lui faire face.

Alors que c’était interdit de se rassembler dans la rue à cause de la pandémie, notre « sauveur » n’a pas hésité à se montrer en plein centre ville, dans la capitale, le poignet levé (Voir photo de ce billet);une démonstration de force peut-être ou une manière assez populiste pour communiquer au reste du peuple : » Regardez-moi, tout le monde me soutient, tout le monde m’aime ».

A la vue de cette scène, j’ai compris que notre révolution n’était plus qu’un souvenir. Je n’ai plus l’espoir de vivre un jour dans une Tunisie démocratique. Nous sommes en quelque sorte à nouveau les sujets d’un monarque qui ne respecte ni la constitution ni les lois. Je risque peut-être d’être censurée bientôt ou autre chose qui serait pire… Pour notre grand malheur, je pense que nous sommes aujourd’hui sous le joug d’un dictateur naissant, à J+21, et ni lui ni une grande majorité du peuple ne semble en être conscients encore… sauf peut-être l’ex-président Moncef Marzouki, homme démocrate et de principe. Ce dernier a de suite reconnu et condamné le coup d’Etat. Son avis est minoritaire car en réalité, les Tunisiens dans leur majorité semblent ravis de voir le président dans la position du « sauveur de la nation », du « punisher ». Qu’importe les transgressions, le moment est à la vengeance… mais de qui ? Des « riches corrompus » ? Lesquels ? De quelles manières ?

Depuis le 25 juillet, plusieurs personnes ont été arrêtées pour des raisons futiles comme « l’atteinte au moral de l’institution militaire », comme si l’armée pouvait être atteinte par des commentaires et des critiques. Des avocats ont été même malmenés.

Nous sommes aujourd’hui dans une situation assez confuse où la majorité ignore même la notion « de coup d’Etat ». Pour beaucoup, il n’y a que la confiance en Kais Said qui compte quant à la raison, elle n’a plus de place. Les quelques juristes et militants qui osent encore dénoncer la situation actuelle sont taxés de « bouffons », lynchés et/ou traités de traitres…

In fine, peut-on encore avoir confiance en Kais Said ? Peut-on croire à la thèse de Abbou/ suivre l’exemple de De Gaulle / 5 ème République (comme il l’a maintes fois répété) ? Personnellement, je pense qu’ils se trompent et que nous sommes sur le mauvais chemin. Il y a quelques jours, un homme du sud, se plaignant de la pandémie, de la canicule et de l’état du pays, aurait insulté le président. Il a été de suite arrêté. D’après l’avocat Malek Ben Amor, le président a refusé d’abandonner les charges contre lui. Certains diront que c’est bien mérité mais pour moi, cet incident est assez significatif … Je pense que nous avons bien aujourd’hui un Robespierre au sommet de l’Etat et nul ne sait vers quel gouffre on se dirige …

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Sept jours après le coup d’Etat en Tunsie : Où va-t-on ?

Mise à jour de la situation sept jours après le coup d’Etat que beaucoup refusent de reconnaitre, le préférant au chaos d’avant, notamment celui de l’ARP : Pas la peine d’attendre une feuille de route, encore moins la fin de cet état d’exception fixé à trente jours…

Kais Said nomme déjà les ministres avant même la mise en place d’un gouvernement (Cf. à notre nouveau « responsable de la gestion du ministère de l’Intérieur selon l’art.89 » dit-on, un poste qui n’existe pas. Mais normal quoi. Mech moshkel. ) En gros, c’est fini les institutions et l’Etat de droit- avec la concentration de tous les pouvoirs, même celles de la Cour constitutionnelle et du Conseil Supérieur de la Magistrature comme l’a affirmé le juge Ahmed Rahmouni. Un massacre à la tronçonneuse.

Incroyable mais vrai, surtout venant d’un homme de droit. Son ancien professeur Yadh Ben Achour ne cesse d’alerter tout le monde dans les médias que ce que KS a fait n’a rien à voir avec l’article 80, usé comme alibi pour justifier ses manoeuvres, au nom du bien du peuple, mais peu l’écoutent. « La constitution, on en a pas besoin ». Notre président s’est carrément autoproclamé Etat lui-même. « Je suis l’Etat » & je sais ce que le peuple veut, ce qui est vrai : le peuple, dans sa majorité, ne veut ni liberté ni démocratie, il veut manger et mener « son processus révolutionnaire » contre ceux qui ont le ventre plein. Il veut un Robespierre à la tunisienne et il l’a eu. Les arrestations s’accélèrent et les têtes tombent l’une après l’autre, en mode Staline style 2.0. Pour le moment, le peuple s’en réjouit.

Parler de guerre contre les corrompus, « les pauvres gentils contre les méchants riches », n’a plus aucun sens car ils sont partout, vraiment partout et surtout ceux qui parlent de lutte contre la corruption, du plus riche au plus pauvre. Populiste qu’il l’est, il fermera les yeux sur cette réalité et continuera à flatter « notre révolution », « inégalable dans l’histoire de l’humanité » comme il l’a souvent répété.

Quant au volet économique, KS a prouvé qu’il n’avait même pas lu le rapport de Abdelfattah Amor/Commission indépendante d’enquête sur les malversations, faisant l’amalgame entre la liste erronée de 2003 et le rapport de 2011 où il n’y a mention d’aucun nom. En somme, il est mal conseillé et sans aucune vision sauf celle qu’il se fait de la gouvernance à la Omar Ibn Abdelaziz way, VIII e siècle, son modèle d’impartialité et de rectitude, pas du tout up to date. Je dirais aussi que nous avons au sommet de l’Etat un anarchiste, plutôt pour la peine de mort, qui a également concentré toutes nos contradictions en tant que peuple et ça plait à la majorité. Bref, nous sommes dans la mouise jusqu’au cou. Actuellement, il fait peur aux barons qui se plient à sa volonté pour gagner du temps et puis après, on verra la suite …

ها ربي، كفاه توة 🤔 🙃

NB : J’espère qu’on va pas nous interdire de « parler de coup d’Etat » comme ça été le cas en Egypte… Je m’attends à tout, absolument à tout wrabi toster.

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Tunisie : Allons-nous survivre au coronavirus en 60 jours ou en 500 jours ?

 

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Devant les postes et les délégations, des centaines de personnes attendent l’aide du gouvernement.

 

Voici la question à laquelle tout le monde devrait penser aujourd’hui : Allons-nous survivre au coronavirus en 60 jours ou en 500 jours ? 

Ce ne sont pas les paroles d’un charlatan (عراف) mais de quelqu’un du terrain.  ▶️ Le docteur Zakaria Bouguira, anesthésiste réanimateur, a démontré ces derniers temps qu’il était BEAUCOUP plus en avance en diagnostic de la situation que notre administration. Certains pensent qu’il exagère alors qu’ils n’ont pas toutes les données du terrain et une prise de conscience rapide.

DOC

Je rappelle que le 17 mars, le Conseil National de l’Ordre des Médecins de Tunisie a reconnu son erreur-qualifiant M. Bouguira de ‘visionnaire’-et que son diagnostic prévisionnel était correct.

Bien que le gouvernement semble faire de son mieux, nous sommes malheureusement encore en retard par rapport à ce qui DOiT être fait en URGENCE.

Plus que jamais, je constate que nous avons un gouvernement qui ne fait pas ASSEZ attention aux DETAiLS qui peuvent être MORTELS dans le contexte présent s’ils sont négligés.

Ce qui s’est passé aujourd’hui vendredi, 3 avril 2020, devant les postes le démontre bien. L’expérience malheureuse de Achraf Aouadi en détention a dévoilé aussi les négligences énormes en milieu pénitencier. On en verra les conséquences bientôt. Regardez les photos … c’est grave et c’est peu de le dire.

Lisez le message explicatif de Zakaria Bouguira :

« Sauvons le pays tant qu’on peut le faire encore.

Comment ?

1- Fermeture TOTALE du pays. Les autorités se chargerait de subvenir aux besoins de base de la population. Pourquoi ?

Explication : 

Cas 1 : Avec un confinement à 90% on terminera l’épidémie en 🚩60 jours. On pourrait être l’un des rares pays qui ne serait pas à l’arrêt. Les conséquences économiques nous seraient alors favorables. On n’a pas le choix et ce n’est pas impossible, s’il y a de la volonté.

Cas 2 : Un confinement national de 60% (comme ce qu’on a à peu près aujourd’hui ) nous coûtera 🚩 500 jours, ce qui serait catastrophique pour tout le pays. (Cf. explication en graphique /youtube : https://youtu.be/vIN8pVJr2Lk )

2- Centraliser tous les Covid+ dans une SEULE structure aménagée. Centraliser tous les covid+ les symptomatiques dans un hôpital de campagne.
Centraliser tous les malades graves dans un seul grand hôpital transformé en une rea géante.

3- lntensifier les prises de test encore PLUS qu’il ne l’est aujourd’hui. »

Les autorités DOiVENT l’écouter et confronter leur stratégie à la sienne.

Des Tunisiens anti-sionistes mais pro-Sissi : Comment expliquer cette contradiction ?

Je ne comprends pas ceux qui se disent contre l’injustice faite au peuple palestinien par l’état sioniste mais qui soutiennent corps et âme le régime de Sissi allant jusqu’à le considérer comme un « sauveur » ?

Comment ça se fait que ces anti-sionistes,- qu’ils soient Tunisiens ou autres d’ailleurs- ne reconnaissent pas la tyrannie du dictateur égyptien contre son propre peuple ?

Dois-je partager les rapports sur la situation des droits de l’Homme là-bas pour les convaincre que « el bahraj « que Sissi affiche ne peut justifier sa cruauté, son mal absolu, les morts, les milliers de personnes enlevées, torturées, tuées, … ?

Comment leur expliquer que rien ne peut justifier ses crimes atroces à l’encontre de citoyens qui ont osé exprimé un avis critique ?

Quel mal occupe leurs esprits pour qu’ils tolèrent autant d’exactions, de privations de droits, de meurtres, de vol, de confiscation d’un pays, d’un peuple entier …?

Et le comble, c’est que ce même Sissi n’éprouve aucune gêne à conclure des deals avec Israel, au vu et su de tout le monde, sans que le moindre « super pro palestinien’ ne manifeste un rejet ou un refus quelconque … C’est fou.

Mais ils sont où les sociologues, les politologues, les psy, les neurologues pour expliquer autant d’aberration ?!!!

A lire : L’UE signe un accord avec Israël et l’Égypte pour s’approvisionner en gaz israélien https://bit.ly/3HPw44b

Tunisie : Ces pro Kais Said aka pro Ben Ali

Il est intéressant d’observer que la majorité des pro Kais Said sont aussi des pro régime Ben Ali.Ils s’accordent tous sur un point: leur haine d’Ennahdha et des militants des droits de l’Homme. En conséquent, ils applaudissent la déconstruction des institutions de l’Etat, l’un après l’autre par Kais Said, en pensant que c’est la bonne chose à faire, rétablir l’ancien système, en court-circuitant toutes les institutions de l’Etat.

Ils maintiennent encore, malgré les révélations de la révolution, le mythe de la « Tunisie carte postale », la Tunisie où tout allait bien avant 2011 . Ecoutez bien ce qu’ils disent dans cette vidéo.

Ils refusent de reconnaitre que la Tunisie d’avant 2011 était régie par un système mafieux et corrompu et qu’il ne se limitait pas à Ben Ali et sa mafia. C’est carrément une majorité qui écrasait tout et imposait sa volonté avec les pots de vins et les copinages. Ils nient le fait que des millions de Tunisiens ont été privés de leurs droits les plus élémentaires comme le droit de s’exprimer, de penser, de voter, d’avoir un commerce, d’étudier, de travailler, de vivre même… Ils nient le fait que des milliers ont été emprisonnés et tués injustement. Pire, ils justifient cela. ‘La fin justifie les moyens’, clament-ils, se sentant forts et justes !

Ils refusent, ces pro Kais Said aka pro Ben Ali, de reconnaitre que la révolution du 14 Janvier 2011 ne pouvait faire disparaitre le système corrompu du jour au lendemain et qu’il faut nécessairement et logiquement des décennies pour tout réparer, tout réformer pour que la Tunisie soit enfin un pays démocratique où il fait bon vivre.

Ils refusent de comprendre qu’Ennahdha n’est pas différente du restant du peuple, en grande partie conservateur, buté, corrompu (voire anal retentive et rigide même dans leur comportement quotidien avec les autres, un indice qui ne trompe pas) et que c’est bien à cause de cela que ce parti à perdu plus des deux tiers de ses électeurs en onze ans.

Les pro Kais Said aka pro Ben Ali sont mus principalement par trois moteurs destructeurs : la haine, l’esprit de vengeance et le déni.

Ils se croient propres voire patriotes alors qu’ils sont autoritaires, opportunistes, manipulateurs (ils te font croire qu’ils te font une faveur pour mieux te ‘l’enfoncer après-désolée pour l’expression. L’une des personnes de ce genre m’a demandé une fois carrément de la rembourser pour je ne sais quoi. Elle était tellement pathétique que ça m’a fait de la peine pour elle. Je l’ai ignorée et je me suis abstenue de lui dire ses quatre vérités).

J’ai remarque aussi que les pro Kais Said aka pro Ben Ali sont en grande partie des admirateurs de Abir Moussi, ses sosies même au niveau comportemental : se proclamant modernistes mais en réalité très conservateurs, refoulant leurs dissonances cognitives et leurs contradictions et défiant l’avis adverse, sans vergogne.

Voyant l’action de Kais Said depuis le 25 juillet 2021, notamment la destruction des institutions naissantes, de l’Etat de droit en construction, en voyant sa haine incroyable des islamistes et des militants des droits de l’Homme, au nom de la lutte contre la corruption, leur nouveau crédo, les pro Kais Said aka pro Ben Ali ont naturellement dévié de Moussi et KS est devenu leur nouveau gourou.

Les pro Kais Said aka pro Ben Ali, se pensent et se proclament très patriotes-à l’image des pro Trump. Ils comptent bien aller voter massivement aux prochaines élections pour une nouvelle constitution sachant qu’elle a été écrite en huis clos. Ils vont voter, les yeux fermés, et ils y vont avec une principale motivation : « chmeta fe Ennahdha », par vengeance et par haine aux islamistes.

Pour moi, les pro Kais Said aka pro Ben Ali ne sont pas mieux que les islamistes ou encore les autres, les mercenaires des droits de l’Homme à l’égo surdimentionné que j’ai bien côtoyés ces dernières décennies, imbus d’eux-mêmes, se croyant au-dessus de la mêlé, palabrant sur les droits des pauvres en s’engrossant dans la principauté de la Marsa et autre. Ces derniers, reconnaissant-le, sont partout. Ils ont profité de la révolution, adopté les mêmes slogans de la révolution et ils ont calqué le discours humaniste pour créer un nouveau système corrompu, en copie conforme de l’ancien système. Pour les reconnaitre, un seul indice : Il suffit de voir la direction des pseudo-associations : Si vous voyez les mêmes présidents /directeurs (et leurs épouses plus au moins visibles- car la plus part d’entre eux se sont mariés depuis 2011), vous remarquerez qu’il n’y a aucune alternance au niveau de leurs structures, aucune réelle assemblée générale ; ce sont les mêmes présidents et les mêmes présidentes, les mêmes directeurs et les mêmes directrices des associations et « médias associations » depuis 2011, engorgeant des millions de dollars des bailleurs de fonds étrangers, l’argent du contribuable américain et européen. Je constate avec tristesse que ces mercenaires des droits de l’Homme ont reproduit le même schéma autoritaire du système Ben Ali, vendant une image factice du militantisme et cachant une réalité bien sordide, la nôtre, à tous les niveaux.

Aujourd’hui, s’il y a un dictateur c’est bien nous, le peuple. Nous sommes le dictateur et nous en sommes bien représentés en la personne de Kais Said qui se prend pour un révolutionnaire alors qu’il n’en est rien et qu’il a intégré, à mon avis, plusieurs systèmes en conflit : celui du RCD, du salafisme, du léninisme et que sais-je encore …

Sa communication en témoigne superbement mais je veux bien croire encore en sa bonne intention quoique… comme on le dit « L’enfer en est pavé ».

#Tunisie #Système #BenAli #CopyCat #Corruption #unpopularopinion

جمعية دمج تطلق حملة تبرعات لمساعدة المثليات و المثليين في تونس

تونس، أفريل 2020 

إلى كل نفس حر، نريد مساعدتكم …

يتعرض اليوم في تونس العديد من المثليات و المثليين ومزدوجي الميل الجنسي ومغايري الهوية الجنسية، تونسيون و أجانب، إلى مشاكل عويصة إجتماعيا و إقتصاديا. و زادت جائحة الكوفيد -19 في هشاشة وضعهم تجعلهم في حالة كارثية تقلل إلى حد كبير من امكانياتهم في مجابهة العواقب الوخيمة لهذا الوباء. 

تشخيص الوضع : 

بعد تشخيص الوضع، قررت دمج، الجمعية التونسية للعدالة والمساواة، إطلاق حملة تبرعات تهدف إلى ضمان أمن و كرامة  هذه الفئة المنسية من المجتمع عامة و من الدولة خاصة و ذلك على الصعيد الغذائي والصحي و أيضا لتأمين مسكن للبعض منهم. 

خلال الاسابيع الفارطة، تلقت جمعية دمج مطالب هذه الفئة و تم  تشخيص الوضع و تحديد 92 شخص منهم 26 في حالة ملحة و استعجالية : 

7 لاجئين بموارد محدودة جدا وبالتالي دون طعام أو مواد تنظيف ؛

11 من المثليات والمثليين و ومزدوجي الميل الجنسي ومغايري الهوية الجنسانية + يعانون من أمراض مزمنة ولا يستطيعون الحصول على الأدوية المناسبة ؛

6 أشخاص دون مسكن، إذ تم الإفراج عن شخصين منهم مؤخراً اثر العفو الرئاسي و هم في حاجة ماسة للمساعدة ماديا و صحيا ؛ 

كيف بامكانك مساعدتهم ؟

بإحدى الطرق الثلاث التالية : 

1- شراء مواد غذائية و / أو مواد تنظيف يمكنك تسليمها شخصيا إلى مقر دمج إذا كنت قريبا في وسط العاصمة و ذلك من الساعة 10 صباحا إلى الساعة  3 بعد الظهر  أو يمكننا التنقل إلى منزلك و إستلام مساعدتك من قبل أحد أعضاء دمج، 

2- إذا كنت بعيدا عن وسط العاصمة، يمكنك التبرع عبر المنصة الإلكترونية الخاصة للمثليات و المثليين ومزدوجي الميل الجنسي ومغايري الهوية الجنسية و هي سهلة الإستعمال :

cha9a9a: https://www.cha9a9a.tn/fund/detail/solidarite-des-fiertes-785014

– أو مد تبرعات مباشرة أي نقدا و إستلام وثيقة رسمية تثبت التبرع كان ذلك في مقر دمج من الساعة 10 صباحا إلى 3 بعد الظهر أو بتنقل أحد أعضاء دمج إلى منزلك، 

لأي توضيح أو للتنسيق الرجاء الاتصال بنا على عنوان البريد الإلكتروني :

 البريد الإلكتروني : Damj.association@gmail.com

شكرا لجميع الذين يشاركوننا أفراحنا وأحزاننا

معا نحن أقوى  
                    💚
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دمج، الجمعية التونسية للعدالة والمساواة

“All young people, regardless of sexual orientation or identity, deserve a safe and supportive environment in which to achieve their full potential.”

― Harvey Milk

 

Tunisie : Des enfants abandonnés par l’Etat dans les camps syriens

Des enfants sont aujourd’hui abandonnés dans des camps  en Syrie sous la menace de la faim, du froid, de la guerre et des raids aériens, de l’embrigadement à l’extrémisme violent, de traite et de trafic d’êtres humains et récemment du fléau coronavirus, une tragédie sous silence.

« Sauver ces enfants est un devoir pour toute personne qui se prétend militant pour les droits de l’Homme » a déclaré Anouar Ouled Ali lors d’une conférence de presse organisée le 4 mars 2020 à Tunis par l’observatoire des droits et libertés (ODL) qu’il préside et qui a reçu les dossiers de 104 enfants en Syrie réclamés par leurs familles en Tunisie pour les rapatrier des zones de conflit.

Panel
Conférence de presse organisée par ODL le 4 mars 2020 à Tunis

 

Qui sont ces enfants ?

ll s’agit de 58 filles et 46 garçons, tous âgés entre un et 16 ans, dont 88 ont moins de 13 ans. Huit d’entre eux sont perdus et leurs proches en Tunisie ignorent complètement où ils se trouvent.

Enfants

Le plus grand nombre de ces enfants se trouve actuellement dans les camps ‘El Houl’ (56) et ‘Rouj’ (26) et ce sous l’autorité des Forces Démocratiques de Syrie [1].

Certains étaient dans un autre camp, celui de « Ain lssa » mais ils ont été dispersés après les bombardements de l’Etat turc. Depuis lors, tout contact avec leurs familles en Tunisie a été rompu. « lls sont probablement aujourd’hui entre la frontière turco-syrienne », estime M. Ouled Ali.

Des familles en détresse ignorées par l’Etat

Parmi les cas reçus par l’ODL, trois bébés-deux filles et un garçon-sont décédés entre les bras de leurs mères à cause du froid et de la privation de nourriture.

Témoignage de leur grand-mère, Tahia

« Je suis la grand-mère de cinq enfants. Leur situation est critique. Deux sont déjà morts. (…) Pour les trois restants, le plus âgé d’entre eux a six ans. Agé d’à peine sept mois, un cadre est tombé sur sa tête lors d’un raid aérien. Son crâne a été gravement touché. Aujourd’hui, il a besoin en urgence d’une opération chirurgicale. Mes petits-enfants n’arrivent pas à se protéger du froid, que dire d’une opération chirurgicale… »

Tahia
Tahia, grand-mère de trois petit-enfants aujourd’hui vivants sous des bâches en plastique dans un camp en Syrie.

Pourtant, Tahia, a tenté de sauver son fils, le père de ces enfants. Dès qu’elle avait compris qu’il voulait partir en Syrie, elle a couru au poste de police  pour prévenir les autorités mais rien n’a été fait pour l’arrêter. 

Pour elle, le départ de son fils n’était pas « spontané » mais plutôt pensé, programmé et exécuté par une « organisation mafieuse » qui a attiré des centaines de jeunes dans leurs filets. 

« Je veux savoir, qui est-ce qui a poussé mon fils à partir en Syrie ? Au début, il a été retenu à Ras Jedir. Si je n’avais pas confiance en la police, je serais allée moi-même le chercher et le ramener. ll a été retenu à Ras Jedir mais il a été relâché après. C’est un point d’interrogation pour moi et je tiens à connaître la vérité. Je demande à Monsieur Kais Saied, aux membres du gouvernement et au ministère de l’intérieur de mener une enquête à ce sujet. Aujourd’hui, mon fils est mort.»

 

Devant les caméras des journalistes, les proches et les grands-parents des enfants brandissaient les documents qu’ils avaient déjà déposés auprès des autorités, notamment aux ministères des Affaires Etrangères, de l’intérieur et à la présidence de la République.

Hamda Loauini, un grand-père sexagénaire a demandé à l’Etat le rapatriement de ses huit petits-enfants dont il a perdu la trace. « Même le croissant rouge ne parvient plus à les localiser », a-t-il ajouté.

Hamda Laouini
Hamda Loauini

« J’ai déjà déposé trente dossiers, pour les autorités nationales et pour les Nations Unies, et ce depuis trois ans. Les voilà si voulez les voir. Depuis trois ans, nous cherchons une réponse au sujet de nos petits-enfants pour qu’ils ne soient pas vendus ou embrigadés par des organisations terroristes. Après le raid turc sur le camp « Ain lssa », les Kurdes se sont enfouis laissant derrière eux les femmes et les enfants dans le camp. lls ont été dispersés, certains sont partis pour le camp ‘El Houl’ et d’autres sont introuvables. Mes petits-enfants sont introuvables et j’ai perdu tout contact avec eux. J’étais en contact avec le croissant rouge qui nous faisait parvenir des lettres. Maintenant, le Croissant Rouge a aussi perdu leur trace. Où sont-ils ? Les gouvernements n’ont rien fait, depuis 2017. Nous avons contacté le président de la République depuis trois mois déjà, le parlement, les ONGss, aucune réponse jusqu’à maintenant. En 2018, nous avons également contacté le ministère des Affaires Etrangères mais le secrétaire d’Etat nous a dit que les autorités ne pouvaient pas traiter avec des interlocuteurs non officiels. »

Marwen Jedda, directeur exécutif de l’ODL, suit les dossiers de dizaines de familles en détresse depuis trois ans. D’après lui, les excuses de l’Etat tunisien sont inacceptables.

Marwen Jedda
Marwen Jedda, Directeur exécutif de l’Observatoire pour les Droits et Libertés-Tunisie

« ll faut dire qu’il n’y a pas que des milices avec qui on peut parler et nous l’avons prouvé à l’ODL. Des familles sont aujourd’hui sous l’autorité de l’Etat turc mais il n’y a aucune volonté politique pour bouger. Certains font un black-out sur ce sujet ou tentent de créer la confusion. Quand on parle des enfants, on nous sort à chaque fois l’excuse des « enfants combattants » alors que, là, il ne s’agit en aucun cas de combattants. Quand on parle aux autorités, on nous sort l’excuse des « vis-à-vis non officiels » alors qu’il y a bien des officiels avec qui on peut traiter. Et tout ça, les autorités nous le disent dans les coulisses mais face à l’opinion publique, le ministère des Affaires Etrangères ou les présidences de la République ou gouvernement n’ont aucune position claire. »

 

L’Etat tunisien ne doit pas fuir ses responsabilités

Le 24 janvier dernier, six enfants orphelins de combattants tunisiens de Daech, âgés entre 4 et 12 ans, ont été rapatriés, grâce au Croissant rouge, en provenance de Misrata. Le président de la République Kais Saied les a reçus en effet au palais de Carthage. La présidence a semblé préoccupée par leur sort.  Dans un communiqué, le président a ordonné la prise de toutes les mesures nécessaires pour fournir l’assistance psychologique et les soins de santé aux enfants. Ce pas inédit de la part de l’Etat tunisien a été salué par l’ODL.

Saida Mbarek
Saida Mbarek, Présidente de la Commission de la femme, de l’enfance et des personnes à handicap à l’lnstance Nationale de Lutte contre la Torture.

Cependant il est à rappeler que ce rapatriement n’était pas à l’initiative du président Kais Saied mais plutôt du consul libyen et du croissant rouge, a précisé Saida Mbarek, présidente de la Commission de la femme, de l’enfance et des personnes à handicap à l’lnstance Nationale de lutte Contre la Torture.

Hatem Kotran
Hatem Kotran

lnvité lui aussi à la conférence, Hatem Kotran, professeur universitaire qui a collaboré avec Unicef, a indiqué lors de son intervention que le rapatriement et la protection de ces enfants est un devoir de l’Etat tunisien encadré par des mécanismes déjà mis en place depuis 2002, soit un an après les attentats du 11 septembre, et ce dans le protocole facultatif à la Convention concernant l’implication des enfants dans les conflits armés [2].

Lagha
Mohieddine Lagha, LTDH.

Pour Mohieddine Lagha, du comité directeur de la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme, il n’y a pas un doute sur la nécessité du rapatriement des enfants car les abandonner dans les conditions actuelles leur serait fatal, « une double peine » a-t-il martelé pour ces petits qui n’ont choisi ni leurs parents ni leur sort.

[1] Forces Démocratiques Syriennes (FDS) : Coalition militaire créée en 2015. Elle est activement aidée par les États-Unis qui a participé à sa création. La Turquie s’y oppose car sa principale composante, les Unités de protection du peuple (YPG), est considérée comme une organisation terroriste par Ankara, qui l’accuse d’être affiliée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui est en lutte armée avec l’État turc. Pour stopper son avancée le long de la frontière turco-syrienne déjà contrôlée en grande partie par les FDS, l’aviation turque l’a bombardé à plusieurs reprises

[2] https://www2.ohchr.org/english/bodies/crc/docs/CRC.C.OPAC.TUN.1_fr..pdf

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Présidentielle en Tunisie : Mais qui est Kais Said ?

Je n’ai pas encore décidé si je vais voter pour Kais Said ou m’abstenir…

Grâce à sa montée fulgurante, c’est comme si on revivait la révolution. ll réanime quelque chose en nous et j’ai  pu le constater chez beaucoup de mes amis pro Barouita comme moi et fiers de l’être  : D Qui est-il réellement ce KS qui déclare notre entrée dans une « nouvelle transition révolutionnaire » ? Combien de référents a-t-il ? Coran, constitution, communisme, socialisme, … Comment conçoit-il la magistrature suprême ?

kS
Kais Said et son épouse devant le bureau de vote, Tunis, Tunisie. 15 Sept 2k19.

lntransigeant sur les constantes de la charia

Nous l’avons compris, il pense que l’Etat devrait consacrer les « finalités de la charia » : protection de ennafss, de l’honneur, des richesses matérielles, de la religion et de la liberté. Il se montre même intransigeant sur les textes « nass sarih » comme celui se référant à l’héritage faisant un distinguo entre justice et équité et … promet même des arguments scientifiques pour justifier sa position. Je demande à voir. Pas convaincante son explication sur Al Jazeera. Pas du tout. Ces hommes ne veulent pas comprendre que moi, femme ADULTE et celles qui partagent mon avis, nous n’avons PAS BESOiN de tuteur homme.

ll est également intransigeant sur le respect de la constitution. Pour lui, l’erreur de Bourguiba a été de « réduire l’histoire » répond-t-il au journal Annaharnews sans développer … Parle-t-il de la promulgation du CSM …?

Il s’attaque à la liberté associative en annonçant un projet pour arrêter tout financement qu’il soit lNTERlEUR ou ETRANGER ! Son argument : « parce que c’est un subterfuge pour s’immiscer dans nos affaires internes. »

Je ne le démentirai pas concernant certaines politiques d’ongs ou de fondations comme celle de Konrad Adenauer /Merkel-CDU/Allemagne qui a soutenu Nidaa toutes- au vu et au su de tout le monde- contre Ennahdha (+ collaboration de Zargouni et ses sondages) réduisant notre révolution à une vulgaire lutte entre présupposés islamistes et présupposés laïcs. Mais qu’en pense la société civile ? Y aura-t-il une ingénieuse alternative à cela ?

Consacrer la volonté de la majorité ou du Peuple entier ? 

ll a dit que ses décisions émaneraient de la « volonté du peuple », « Achaab yourid ». ll se place ainsi dans la posture de l’Exécutif comme il devrait l’être et c’est tant mieux… Loin de se demander sur les prérogatives du président,  pour moi, c’est comme une sorte d’appel à la citoyenneté active où les prérogatives du citoyen et de la citoyenne seraient placées en haut de la pyramide pour :

1-Décider
2-Diriger
3-Réhabiliter et non sanctionner les citoyens…

Sauf que les Tunisiens ont eu « plusieurs volontés », réparties sur 26 candidats de tous bords et dans ces « groupes » chacun craignait presque le candidat de l’autre groupe pour moult raisons.

ll se trouve que deux groupes seulement ont pu porter leur candidat au second tour : ceux qui ont voté pour N.K et ceux qui ont voté pour lui… Quelles volontés et quelles visions va-t-il suivre ? Celle de la majorité quitte à garder le statu quo de l’inégalité entre hommes et femmes en héritage en affirmant son caractère immuable par exemple ? Pourquoi ne répond–t-il pas à la volonté des autres groupes du peuple aussi ? (Les luttes féministes n’ont pas attendu l’UE pour faire pression sur BCE comme je l’ai entendu dire et ce dernier, l’homme qui voulait effacer Notre mémoire, a saisi l’opportunité et en a fait sa « cause » pour un « vote utile » contre son premier adversaire de façade …Et ce n’est que mon humble lecture. Cela n’empêche, les questions évoquées dans le rapport de la Colibe sont actuelles et un groupe assez important du peuple « veut » qu’on s’y avance. Nous écoutera-t-i l ? )

Il dit que son projet économique et social «ne dépend pas de lui car « son rôle est de donner les outils au Peuple sans en être le visionnaire puisqu’il faut le suivre. D’après lui, l’ère des partis est évanescente en vue des nouvelles organisations de mobilisations citoyennes. Est-ce envisageable de continuer avec le mode de gouvernance qu’il propose, sans parti ou est-ce du populisme comme le disent certains ? Grande question.

J’ai remarqué aussi qu’à plusieurs reprises il a répété qu’ « il n’y aura pas d’exclusion », que son projet d’établissement des conseils populaires locaux et régionaux’ est l’une des  solutions pour une réelle démocratie dont la composition respecterait la parité homme-femme. Comment compte-t-il concrétiser ce projet ? Une conception révolutionnaire qui séduit également…

A suivre et de toutes les manières, alea jacta est. Ce Kais Said nous embarque dans une voie nouvelle mais qui interpelle. Il arrive à réanimer en beaucoup d’entre nous l’esprit de la révolution et ses brefs moments d’auto-gestion dans le respect et sans l’interférence de l’un sur la liberté de l’autre. ll parle de la « révolution de la dignité et de la liberté » et non de la « révolution du jasmin » comme s’entêtent encore à le faire France24 et compagnie. ll remet au centre la volonté des citoyens et les trois objectifs fixés et qu’on a tous scandés :

« Travail, liberté et dignité ».

Homophobe et complotiste ?

Loin de ces idéaux, son homophobie apparente gâche l’image idyllique qu’on peut se faire du fort probable futur président de la Tunisie.

ll dit qu’il n’engagera jamais un homosexuel dans son cabinet mais qu’en sait-il ? Et de quel droit exclure une personne professionnellement à cause de son orientation sexuelle ? Comment un prof constitutionnel de sa posture peut-il se permettre de telles déclarations ?  Sait-il leur impact sur les gens, les employeurs qui pourront suivre le modèle déclaré de KS pour qu’un homo n’ait pas de travail ? En est-il convaincu ou est-ce la volonté de ses électeurs (nuance : du groupe qui a le plus voté pour lui et non du Peuple entier) ? ll dit également que les homosexuels sont libres. Comment … alors que l’article 230 est encore appliqué avec la manière la plus humiliante non seulement pour l’accusé mais également pour le médecin légiste qui exerce le test anal.

ll considère que l’islam politique est un concept exogène à la Tunisie, le remet dans son contexte historique et ironise : « Dieu s’est adressé aux croyants et non aux islamistes », «  la révélation de Djebril a été à Ghar Hiraa et non à Montplaisir.» …

ll pense aussi que le terrorisme est un phénomène exogène : « il y a des parties étrangères derrière le terrorisme pour attaquer l’Etat de l’intérieur ».

Que pensent la société civile et les juristes de ces déclarations ? Sommes-nous déjà dans la théorie du complot ou est- ce une réalité, preuve à l’appuie ? Le pôle antiterroriste serait peut-être le plus habilité à répondre à ce genre d’affirmations graves d’un futur chef d’Etat.

Dans le cas où cela serait vrai, quels sont les ennemis présumés et comment KS compte-t-il faire face à eux ? Allons-nous en guerre, lui qui parle de combat ?

Une personnalité insolite au flegme impressionnant

Sa résurrection de l’usage de l’arabe littéral comme une langue du quotidien et de la communication courante et non seulement des news en langue de bois et des livres abandonnés séduit certains mais exaspèrent d’autres qui préfèrent le tunisien … long débat, aussi.

Son côté calme, sa maitrise de soi et son flegme sont impressionnants -personne ne peut oublier, à titre d’exemple, sa réaction lors de la caméra cachée Zelzal, un séisme qu’il a finit par provoquer, surprenant tout le monde (le Monde avec un grand M.) par sa montée fulgurante lors du premier tour, lui qui a même refusé la subvention de l’Etat dont il avait droit.

Les Tunisiens (les autres groupes du peuple qui n’ont pas voté pour lui) s’intéressent tout d’un coup à cet homme mystère, les journalistes, les facebookers, beaucoup revoient ses vidéos, on relit ses entretiens, on cherche ses écrits, …

Quand on demande à ceux qui l’ont connu de témoigner de sa conduite : Est-il un homme de confiance ? La réponse est quasi-unanime, des plus proches aux plus lointains de tous bords : Oui. ldem pour sa femme magistrate et non voilée, un détail qui compte pour rassurer l’autre frange de la société.

Ses atouts majeurs à mon avis seraient l’écoute et l’empathie. Les témoignages sur son parcours professionnel sont élogieux et tout le monde atteste de son sens du devoir.

Ses étudiants, son armée de juristes

Plus encore, il a formé durant des décennies une ARMEE de juristes, des générations d’hommes et de femmes de toute la Tunisie, de toutes les villes et il a eu de hautes responsabilités. (Cf. à son Cv car trop long).

Son profil déroute, aucune étiquette n’arrive à lui coller à la peau hormis celle de Robocop à cause de son élocution monocorde et de sa rigidité gestuelle. Son approche plaçant la charia au-dessus de la constitution rassurent les désabusés d’Ennahdha et les conservateurs qui rêvent d’une renaissance de l’âge d’or islamique. C’est ce que j’ai compris (Si vous avez un autre avis, dites-le, à discuter car nous tous voulons comprendre et savoir où on va).

Par contre son amitié avec Ridha Mekki alias Lénine rassure certains de l’extrême gauche, notamment Al Watad. A vrai dire, je ne sais pas si cette gauche a réellement fait une révision de ses théories ou reconnu l’Holodomor entamé par Lénine et poursuivie par Staline contre le peuple ukrainien… Pour moi, une gauche qui adore Lénine, Staline, Bachar et compagnie n’est pas digne de confiance. Du coup, mon choix est encore en gestation.

Bref, ce qui est certain c’est que Said semble être une jonction de la fracture identitaire entre les dits conservateurs et modernistes. ll nous met tous -ou presque- hors de notre zone de confort pour repenser notre réalité où les lois sont encore un mélange cacophonique en manque d’inspiration, de cohérence et de rationalité, faute d’années perdues sous le joug de la colonisation puis de l’autoritarisme jusqu’à 2011…

Que des questions en attendant et cherchant les réponses pour mieux comprendre où on va car KS va fort probablement être notre prochain président. ll m’a semblé répondre à cette « soif d’idéal » qui habite tout être humain, qu’il soit Tunisien ou autre…

Y aurait-il eu un alignement entre cette génération Z (les 18-25 ans qui ont le plus voté pour lui) qui a grandi avec la révolution et qui l’aurait reconnue huit ans plus tard en la personne de Said ? Le témoignage de Yadh Ben Achour en sa faveur (à lire son livre La deuxième Fâtiha pour mieux comprendre sa position …)  aussi su est rassurant mais peut-on prédire ce que le pouvoir peut faire d’un homme aussi complexe et atypique ?

Kais Said nous a fait une démonstration de force émanant du slogan adopté : « Le peuple veut ». Après avoir formé les cerveaux, il quitte l’école pour se plonger dans la politique, avec toute la portée philosophique que cela peut inspirer. ll appelle cela la nouvelle transition révolutionnaire. Saura-t-il mener le cap ? En tout cas, son identité intellectuelle et morale a réuni toutes sortes de profils et elle a gagné une réelle légitimité.

Mise à jour : 24 Septembre 2019

Témoignage d’un ami de Kais Said, le psychiatre  Sofiane Zribi :

« Je n’aime pas les excès ni les jugements définitifs à l’emporte-pièce !

Je suis un ami parmi plusieurs de Kaies Saïed, je le connais depuis plus de 25 ans. Dans cette campagne, je me suis tenu à l’écart du moment que c’est un de mes amis qui est en compétition pour accéder au poste le plus significatif du pays. Non pas que je n’ai rien à dire, mais surtout, du fait de mon métier de psychiatre afin d’éviter toute interprétation tendancieuse et toute allusion mal placée. D’ailleurs je ne voulais pas que Kaies Saïed se présente à ces satanées élections, car je savais que les coups ne manqueraient pas sur lui et sa famille vu la nature des compétiteurs qui l’entourent et je n’ai pas appeler ouvertement à voter pour lui au premier tour pour être tout à fait clair.
Néanmoins, depuis quelques temps des figures du monde Médical et associatif se hasardent à des descriptions et des allusions qui n’ont d’autres fondements que le visionnage de quelques vidéos ou l’observation de fragments de discours.
Kaies Saïed n’est aucunement malade pour rassurer les plus sceptiques d’entre eux si ce n’est que c’est un grand fumeur (ce que je lui ai toujours reproché)et un passionné de la Tunisie qu’il aime par dessus tout.
Il a toujours parlé d’une voix grave, respectueuse de l’autre, correcte et juste. Déformation professionnelle certes, mais aussi quand je regarde les vidéos certainement par manque d’habitude d’être devant les caméras. Il va rapidement s’habituer.
L’homme que je connais est sociable, ouvert et humain. C’est un bon père de famille de 61 ans qui a toujours travaillé parfois dans des conditions difficiles en essayant de donner l’exemple à une université que la nonchalance gangrène et le laisser-aller réduit à une usine à diplômes.
Si Kaies Saïed parle souvent de lois et de principes ce n’est pas par Dogmatisme, mais par nécessité, car il sait que c’est l’absence d’observation des lois qui pourrit la vie de la Tunisie et des Tunisiens. Kaies part de l’hypothèse que la loi imposée par le haut à peu de chance d’être respectée mais celle qui émane de la base à la manière du contrat social de Rousseau le sera certainement. C’est pour cela qu’il réfléchit mais ce ne sont que des réflexions à ce stade sur le comment. Kaies sera probablement le premier président tunisien qui viendra nous dire réfléchissez à votre avenir, moi je suis là pour vous aidez comme il a dit cela aux jeunes.
Kaies Saïed n’est ni un salafiste, ni un nahdhaoui mais juste un musulman comme la plupart d’entre nous, respectueux de la religion sans excès ni fanatisme.
C’est un démocrate et je n’en ai aucun doute.
Kaies Saïed, l’homme est foncièrement honnête, cultivé, lecteur assidu et ouvert à tous.
Cette ouverture l’amène à parler avec tous sans exception car il considère que si demain il sera président,il devra compter avec ceux qui aiment se vivre en barbes et djellabas et ceux qui veulent pleinement vivre leur époque.
Kaies Saïed n’est pas un politique de carrière, je pense qu’il a pensé très récemment à la présidence quand son analyse lui a fait sentir que la faiblesse de l’application des lois est la raison des problèmes de ce pays. Et ce n’est pas étonnant de la part d’un juriste.
Ce n’est ni un dictateur en germination, ni un extrémiste de la pensée, ni un néo agitateur de gauche fécondé à la sauce islamiste et encore moins un idéaliste qui s’ignore.
C’est un homme simple, même trop simple par rapport aux choses matérielles, mais un homme sensible, courageux et brave qui a osé aller là où tout semblait impossible pour d’autres.
Je dis à mes confrères et amis, discutez de ses idées, discutez de sa vision, soyez d’accord avec ou soyez contre lui, c’est votre droit mais cessez d’insinuer des choses qui ne sont ni justes ni vraies et qui peuvent aux mieux passer inaperçues au pire blesser inutilement sans que cela ne change rien aux intentions de vote.
Je dis à Kaies notre futur président, il est maintenant temps de te rapprocher d’avantage du citoyen lambdas, d’éclaircir ta pensée, de simplifier ton langage, d’éclaircir tes positions sur tant de questions que les Tunisiens se posent afin que toute la Tunisie vote en toute confiance et fierté.
Enfin Kaies bon courage et habitue toi à prendre des coups, c’est le lot de cette fonction à la fois noble et exigeante mais je sais que tu feras à la surprise des sceptiques le meilleur des présidents ! »

NB : J’ai finalement pas voté pour lui. Je ne suis pas convaincue par son projet, assez populiste à mon goût.  Je ne l’ai pas vu se battre pour notre liberté non plus durant les années passées. Certes, il m »intrigue mais il n’a pas ma confiance.

50 NUANCES DE BARBARIE DE TUNISIE A L’IRAK

Islam State

 

Dans le déni ils parlent de foot, ils vivotent jusqu’à la Mecque et demandent la vie éternelle : Avides de vie, vides d’humanité,
Ils se croient élus par leur prophète.
Ils parlent de foot et de brik, ils scrutent ceux qui mangent et sirotent : « Blasphème Blasphème ! » Nous ne sommes que des « musulmans ».

Leurs enfants, des élus, 50 nuances de barbarie, transférés vers l’Irak de Syrie ;
Décapités sous traitance USA ;
Pendant qu’une tête d’un 20 ans, 49 nuances de Barbarie, chancelle à Bagdad, dans l’oubli.

Un enfant aux nuances de son pays,
Les siens, « ni hypocrites ni méchants »,
Ces 50 nuances se proclamant musulmans ;
Coupez leurs têtes ! Qu’importe !
N’y pensons surtout pas.