Une étudiante yéménite en sciences politiques retrouvée calcinée chez elle au Caire

Mona Muftah

Une étudiante yéménite en sciences politiques a été brûlée par des criminels à l’aube du vendredi 24 juin 2016, au Caire selon des publications facebook de ses amis, repris plus tard par quelques médias égyptiens  … Malheureusement pour elle,  elle vivait en Egypte et de surcroit elle n’avait pas la nationalité italienne  comme Regini pour qu’une vraie enquête ou que les médias internationaux s’intéressent à son cas.

Bureau Caire Mona
Crédit Photo : Youm7

Dans la première photo, Mona est vivante, à Berlin ; dans la deuxième, elle n’est plus, brûlée  chez elle au Caire.

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Son nom est Mona Muftah, du Yémen, âgée de 30 ans ; elle était étudiante en sciences politiques au Caire. Le 24 juin, soit trois jours plus tôt, sa colocataire Hanadi Daail,Yéménite aussi, l’a retrouvé calcinée dans sa chambre. Elle aurait été dénudée, étranglée avec des fils électriques puis couverte d’une sorte de drap sur la tête, avant d’être brûlée. Les circonstances de ce meurtre restent ambigües.

Après le terrible spectacle, Hanadi a appelé la police mais après l’ enquête, soit 20 heures plus tard, toute la maison a été incendiée. Selon un responsable yéménite de l’Office des étrangers en Egypte, le deuxième incendie est « du à la chaleur du parterre ».

Mona était très studieuse et l’une des meilleures étudiantes. Elle a été invitée en Allemagne où elle a rencontré Günter Gloser, président du Groupe d’amitié parlementaire avec les pays du Maghreb au Bundestag. Sur google, presque aucun article n’a été écrit sur elle en français ou en anglais. Malheureusement pour elle, ce n’est qu’une « Yéménite » et son pays est en guerre. Des milliers meurent là-bas mais les médias ne s’intéressent pas à la situation de ce pays. A la une, c’est plutôt Trump ou le Brexit, même dans les médias arabophones.

Suivant de près ce qui se passe en Egypte, je lis avec lassitude les absurdités des enquêteurs égyptiens qui s’évertuent dans leur délire à maquiller le crime comme ça été fait pour l’étudiant italien Giulio Regeni. Selon eux, c’était un banal vol suivi d’un meurtre.

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