Photo très significative entre l’Islam des traditions en Tunisie et l’Islam malékite

14711617_1259236360788206_8931645806797837473_o.jpg

Sur cette photo, tout le monde (Nidaa Tounes, parti au pouvoir, dit « laïque » par les médias occidentaux, et sa cour) récitent la Fatiha auprès du tombeau d’un « saint » sauf une seule personne, Abdel Latif El Mekki, médecin et homme politique du parti Ennahdha.

Contrairement aux autres, qui semblent plongés dans une prière solennelle, tête baissée, l’avant-bras avancé avec la paume tournée vers le ciel, El Mekki, lui, se démarque des autres. Il garde ses bras et ses mains baissés, tendus vers le bas, en position de repos, la tête haute, affichant une distance nette et résistant, par le corps, à ce qu’il considérerait comme des rituels de « chirk », d’association au Dieu, l’un des pires péchés qu’un musulman puisse commettre en créant un intercesseur avec son créateur.

Cette distance est remarquable puisqu’en Islam, le mot « Jassad » en arabe (corps) symbolise parfaitement, aussi bien au niveau graphique que sémantique, la symbiose de l’anagramme entre ce substantif et le verbe « Sajad » (se prosterner ) pour marquer l’exclusivité corporelle à la chose religieuse. Pour El Mekki, résister par le corps n’est ainsi qu’une manière naturelle pour célébrer l’unicité du Dieu.

Un peu plus loin, du côté gauche, on aperçoit les doigts croisés d’une femme, avec des ongles vernis, en rouge ! Une manière comme une autre pour signifier, sans le dire, qu’elle ne peut faire la récitation de la Fatiha, car « indisposée », peut-être : )

Et derrière puis devant, des mains, à peine perceptibles, occupées à accomplir le devoir professionnel, de presse ou de com’-qui sait- afin de filmer la mise en scène des représentants de l’Etat et afficher « leurs Islams », à leurs manières.